Le parcours d’une goutte d’eau
Je suis une goutte d'eau...
Je suis une goutte d'eau. Je suis microscopique et liquide alors que j’appartiens à un monde immense. Avec toutes mes consœurs, nous occupons les trois-quarts de la surface de la terre.
Je peux être salée, douce, potable, usée, fraîche ou repoussante à force de rencontrer des obstacles et des êtres vivants qui peuplent la planète, faune et flore comprises.
Et pourtant, je suis essentielle à la vie de toutes et tous, notamment de celles et ceux dont je ne peux assurer la pérennité et l’avenir qu’en étant potable.
Où vont les gouttes d’eau qui tombent du ciel ?
La vie d‘une goutte d’eau n’est pas un long fleuve tranquille, son parcours est rocambolesque.
Un parcours aquatique inédit
Au début, tout est simple. Les gouttes se tiennent tranquilles sur la surface des océans, des mers, des fleuves, des lacs…. Et quand le soleil brille et que la chaleur augmente, elles sont contraintes à l’évaporation et grimpent dans l’atmosphère.
Cependant, en prenant de l’altitude, un refroidissement intervient. Avec les autres gouttes d’eau évaporées, elles forment bientôt un nuage et il se produit alors un phénomène de condensation.
Les voici redevenues goutte d’eau, invitées à rejoindre le sol en suivant simplement la loi de la gravitation.
Le destin d’une goutte d’eau
Leur destin est alors multiple car il dépend de la température, de l’orientation et de la vitesse du vent.
C’est ainsi qu’elle peut retomber dans la mer, dans un cours d’eau, sur un sol meuble où s’infiltrer pour contribuer à la croissance des végétaux.
Ou encore rejoindre une nappe phréatique.
Ou même encore tomber sur un glacier où elle se transforme en neige puis à nouveau en goutte d’eau lors de la fonte des neiges les obligeant à ruisseler jusqu’à rejoindre le prochain cours d’eau qui la conduira à la mer ou à l’océan.
Ou finalement se muer en grêle lorsque la température, la pression et le vent l’y oblige.
Elle peut se mélanger à de nombreux polluants en rejoignant les « eaux usées ».
Et il faut ensuite la transporter, la stocker et l’épurer pour la remettre en circulation. C’est l'éternel recommencement du cycle de vie de l’eau.
Que deviennent les gouttes de pluie qui tombent ? Quel est leur parcours ?
Une goutte d’eau qui tombe sur le sommet du Mont Blanc, devra parcourir 711 kilomètres pour rejoindre la mer Adriatique ! Ce calcul, très sérieux, a été modélisé pour suivre le trajet d'une goutte de pluie, du moment où elle tombe du ciel, jusqu'au moment où elle se jette dans la mer.
Un parcours digne d’une grande épopée
Si vous êtes curieux, vous pouvez vous rendre sur ce site qui s’appelle Global River Runner et qui visualise le chemin emprunté par une goutte de pluie.
C’est un Work In Progress open source qui simule son cheminement, en passant par des ruisseaux, puis vers son lieu d'arrivée, dans la majorité des cas un plan d'eau intérieur ou l'océan.
Autre exemple, depuis Paris, une goutte de pluie effectue un trajet d'environ 342 kilomètres, avant de terminer sa course dans la Manche. (source France Live).
Le plus souvent, l’eau de pluie est très attendue sur la terre ferme. Les habitants, comme les agriculteurs ou encore les citadins, sont de plus en plus nombreux à attendre et espérer cette eau de pluie pour se rafraîchir, nourrir la terre ou encore la conserver pour tous les bienfaits et les soins qu’elle apporte.
Les possibilités de stockage de cette eau qui tombe du ciel apparaissent à la fois nombreuses et imaginatives.
Des réservoirs d’eau de pluie comme solutions de stockage
Réservoir d’eau de pluie, récupérateur d’eau de pluie, cuve souple ou encore citerne souple, tout est bon pour garder au chaud ces gouttes d’eau. Objectif : stocker l’eau en période pluvieuse pour l’utiliser en période plus tendue (ex : période estivale)
Des systèmes de collecte sont ainsi installés à partir des points de chute pour conduire ces milliers de gouttelettes dans toutes sortes de réservoirs.
Les villes qui ne cessent de grandir, l’artificialisation concomitante des sols ainsi que l’augmentation permanente de la population sont de nature à fragiliser cet équilibre car si le volume d’eau total disponible dans le monde est important, l’eau douce accessible est en diminution.
Jusqu’à une période récente on ne se préoccupait guère de cette évolution tant sa présence suffisante semblait une évidence.
Où tombe la goutte d'eau qui arrive en ville ? Quel est son parcours ?
C’est la question qui revient en boucle : où finissent les gouttes de pluie qui ruissellent sur nos parapluies, nos blousons de pluie et nos trottoirs ?
Un cycle de l’eau multiple qui se répète indéfiniment
Les gouttes d'eau qui tombent dans les centres ville suivent généralement un circuit complexe. Lorsqu'elles tombent sur les toits, les routes et les trottoirs, elles peuvent s'écouler vers les égouts pluviaux, qui les dirigent ensuite vers des bassins de rétention ou des rivières.
Dans certaines villes, les gouttes de pluie peuvent également être collectées dans des réservoirs de récupération d'eau de pluie pour être utilisées plus tard pour de l'irrigation ou d'autres usages non potables.
Une partie d’entre elles peut également s'infiltrer dans le sol que ce soit dans les espaces verts ou les zones non pavées. Cela contribue à recharger les nappes phréatiques et à prévenir les inondations.
Cependant, dans les zones urbaines fortement développées, la plupart des surfaces sont imperméables, ce qui signifie que les gouttes d'eau ne peuvent pas s'infiltrer dans le sol et s’écoulent dans les égouts. Cela peut entraîner des débordements ainsi qu’une pollution des rivières puis des océans.
Au final, le circuit des gouttes d'eau dans les communes dépend largement de l'infrastructure de gestion des eaux pluviales de la ville, ainsi que de la composition du sol et de la présence de zones vertes.
Quelles sont les solutions pour capter intelligemment cette eau providentielle qui tombe du ciel ?
Il existe plusieurs solutions pour mieux gérer les eaux pluviales en ville, comme par exemple :
- la collecte des eaux de pluie qui consiste à collecter l'eau de pluie dans des réservoirs de récupération, comme les citernes souples. Cette eau peut être utilisée pour l'irrigation, le nettoyage et d'autres usages non potables. Cela permet de réduire la quantité d'eau potable utilisée pour ces activités et de soulager la demande en période de sécheresse.
- des toits verts végétalisés qui permettent d'absorber l'eau de pluie, réduisant ainsi le ruissellement et la charge sur les systèmes de drainage. Les toits verts améliorent la qualité de l'air, réduisent l'effet d'îlot de chaleur urbain et fournissent un habitat pour la faune locale.
- des revêtements perméables tels que les pavés perméables et le béton poreux, qui permettent à l'eau de pluie de s'infiltrer dans le sol plutôt que de ruisseler sur les surfaces imperméables. Cela réduit la charge sur les systèmes de drainage et aide à recharger les nappes phréatiques.
- les jardins de pluie qui sont des aménagements paysagers qui capturent l'eau de pluie et la laissent s'infiltrer dans le sol. Ils peuvent être installés le long des trottoirs, des routes et des parkings pour réduire le ruissellement et améliorer la qualité de l'eau.
- des bassins de rétention qui sont des zones conçues pour recueillir et stocker l'eau de pluie temporairement avant de la libérer lentement dans les égouts pluviaux. Cela réduit les risques d'inondation et aide à éliminer les polluants.
La gestion des eaux pluviales
On estime que 16 % des eaux de ruissellement alimentent les rivières et les mers, tandis que 61 % rejoignent le ciel sous forme d'évaporation - jusqu'à ce que le cycle se répète à nouveau.
Les eaux pluviales ont une capacité unique à être contaminées par les polluants provenant de leur environnement. Il est donc essentiel de gérer les eaux pluviales à la source grâce à des stratégies d'infiltration.
Cette démarche est non seulement respectueuse de l'environnement, mais elle empêche également la destruction d'un écosystème déjà fragile.
Il faut donc :
- gérer la pluie là où elle tombe
- réduire le volume et les débits d'eau de pluie rejetés dans le réseau et dans le milieu naturel
- Intégrer la gestion des eaux au sein des communes
- stocker l’eau quand c’est possible
- récupérer les eaux usées pour les traiter et les réutiliser
La désimperméabilisation et la végétalisation des espaces urbains, l’infiltration, la mise à disposition de l’eau au service du végétal et sa récupération pour des usages de proximité deviennent une priorité.
L’eau de pluie représente plus que jamais une ressource à préserver et valoriser, notamment en ville.
Est-ce que le stockage de l’eau de pluie appauvrit les nappes phréatiques ?
En France, il tombe chaque année environ 900 mm de pluie, mais seuls 40 % parviennent jusqu'aux nappes phréatiques ou aux rivières, tandis que 60 % s'évaporent.
100% de l’eau de pluie ne parvient pas jusqu’aux nappes phréatiques car de nombreux paramètres entrent en jeu comme le type de sols, de végétation, l’intensité de la pluie, les températures ou encore le taux d’assèchement du sol…
Pour bien répondre à cette question, il faut faire la distinction entre la ville et la campagne.
En ville, avec l’imperméabilisation des sols, l’eau de pluie se déverse principalement dans les cours d’eau et affluents, ce qui peut créer des phénomènes de crue.
C’est cette eau perdue qu’il peut être intéressant de récupérer, car à ce moment-là, le taux d’infiltration dans les nappes phréatiques est quasi nul.
Le stockage de l’eau de pluie, par exemple dans des citernes souples, n’appauvrit donc pas les nappes phréatiques car cette eau qui ne s’infiltre pas est stockée pour répondre à des besoins standards. Stocker cette eau permet, de plus, de ne pas avoir à utiliser l’eau des nappes phréatiques.
A la campagne, le monde agricole n’a pas les mêmes besoins. L’agriculture représente environ 9 % des prélèvements d’eau avec l’irrigation essentiellement, et constitue 48 % de la consommation. C’est le secteur qui « consomme » le plus d’eau, car l’eau prélevée par les plantes n’est pas restituée. Elle réintègre le cycle sous forme de vapeur, avant de retomber ailleurs sous forme de précipitations.
Installer des poches souples n’appauvrit pas non plus les nappes phréatiques car les réservoirs d’eau de pluie comme les citernes souples proposent un volume de stockage constant à l’inverse des fosses ouvertes. Une structure fermée évite l'évaporation, la pollution externe avec par exemple des insectes et des feuilles, ou encore les risques de chute et confine les odeurs.
La ressource en eau est ainsi préservée.
Conclusion
Présente depuis le « big – bang » , une simple goutte d’eau a tout de même un destin extraordinaire.
A la surface comme à l’intérieur de la planète elle vit entourée par les gigantesques volumes de ses congénères pour assurer depuis l’origine l’avenir de la planète.
Gestion des ressources, hydrologie, irrigation, agro-écologie, recyclage, hydro-économie…. les voies sont nombreuses pour atteindre un nouvel équilibre.
Prenez soin d’elles ! Ces gouttes d’eau représentent la garantie de votre avenir sur terre.